Invisibles au pays des purs
Karachi, la capitale économique du Pakistan, est devenue la plaque tournante de l'héroïne en provenance d'Afghanistan, le premier producteur mondial. Chaque année, 40 % de cette drogue, soit près de 300 tonnes, transiterait clandestinement par son complexe portuaire pour être exporté en Europe, en Asie et aux États-Unis. Mais l'héroïne inonde aussi la mégapole de 20 millions d'habitants. Abondante et moins chère qu'un morceau de pain, elle constitue un véritable fléau qui n'épargne personne. À Karachi, on se pique au grand jour. Comme Moeen, 16 ans, ou Roxana, 13 ans, un enfant sur quatre serait concerné par la drogue. Toxicomanie, mais aussi prostitution